Le mécanisme de compte carbone est conçu pour garantir la réduction des gaz à effet de serre, jusqu'à l'équilibre planétaire requis par l'Accord de Paris, en récompensant les plus modestes et limitant les riches.

Concrètement il s'agit à terme de créer une banque mondiale des points carbone car il faut distribuer à chaque citoyen une monnaie carbone complémentaire qui soit une monnaie de freinage. Démarrer par la France dont l'empreinte moyenne annuelle est 9 tonnes de CO2 par personne : l'Agence France carbone distribue 9000 points de carbone à chaque citoyen, points qui sont nécessaires à ‘payer’ les contenus carbone de tous nos achats de produits et services. Cette dotation est renouvelée chaque année avec 6 % de moins. Les entreprises assurent l'étiquetage et les factures carbone, par un processus progressif similaire à une compta carbone. L'étiquetage lui-même a un effet de décarbonation sur les entreprises qui sont mises en concurrence et produisent localement avec moins de carbone. Le transport étant le principal facteur carboné, on privilégie les productions locales. La création d'emplois locaux compense les effets de partielle décroissance nécessaire.

La dimension sociale tient dans le partage de la descente carbone, on ne peut laisser les riches mourir de faim quand ils n'auront plus de point carbone en raison de leur mode de vie : ils pourront en racheter aux guichets locaux à condition que certains des plus modestes y aient déposé leurs excédents pour arrondir leurs fins de mois. Les modélisations du mécanisme révèlent que la valeur d'échange doublerait tous les ans pour atteindre des niveaux dissuasifs.

Ce n'est pas un marché car l'échange est organisé pour empêcher toute spéculation.

Discuter de mise en œuvre ? il faudrait commencer par une loi d’obligation d’étiquetage carbone qui semble de bons sens dans le respect des citoyens. Le second temps est l’accompagnement des entreprises dans la facturation carbone. On peut alors faire campagne de sensibilisation à la baisse de 6% par an, taux calculé pour atteindre 2 tonnes en moins de 30 ans. Ensuite on peut distribuer les points carbone sans réduction annuelle ni pénalités, pour que chacun se rende compte, en même temps on crée l’agence France Carbone pour cette distribution, une préfiguration de ce que devra être la banque mondiale des points carbone. Une coordination européenne des agences nationales se met en place. Alors on peut lancer une votation nationale à questions emboitées pour valider majoritairement la voie à suivre. On peut la mettre en concurrence avec la taxe carbone qui, en plus d’être antisociale, est avérée inefficace car basée sur le signal-prix qui n’a d’effet que sur les budgets contraints alors que l’essentiel des gaz à effet de serre est produit par des riches à budget non-contraint.